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Danse/Performance

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“La musique est comme un rêve que je ne peux plus entendre. ”L.V.B

nelson mederik

“La musique est comme un rêve que je ne peux plus entendre. ”

Ludwig Van Beethoven. 

 

Je sais j'ai la manie de faire ca...mais regarder ce court film pour vous mettre en appétit...c'est du grand Art ! 

 

Hélène Blackburn a fait le pari de créer, en son l'épicentre : Cai Glover,  ce chef-d'oeuvre chorégraphique et théâtral. Note importante: il est malentendant. L'oeuvre s'appelle 9 (neuf) car il est question de la 9e symphonie de Beethoven. Juste pour l'histoire, c'est lors de cette prestation que Beethoven aurait définitivement perdu l'ouïe. À la toute fin, en se retournant vers la foule, il la vit debout l'acclamait mais n'y entendit rien. 

Je vous mets un court extrait de la dite symphonie pour vous mettre au diapason.  

Une coproduction de Cas Public et du Kopergietery, une chorégraphie de Hélène Blackburn, la dramaturgie assurée par Johan De Smet et sur une musique de Martin Tétreault (brillamment adaptée !!!) ce spectacle était présenté à la Place des Arts dans le cadre de la semaine de relâche, car je dois le préciser visait aussi un jeune publique (mais pas que) 9 ans et plus. 

Quelle ne fut pas ma surprise à la sortie du show, quand je me suis rappelé qu'autour de moi étaient nichés de part et d'autres des enfants...applaudissant timidement...j'étais debout, émotive...un show à voir vraiment vraiment ! 

C'est le parfait exemple de ce que devrait/pourrait être une première fois pour quelqu'un dans l'univers de la danse. L'inclusion des nouvelles technologies, les projections vidéos, la trame sonore connue mais tellement adaptée, le court-métrage poétique en alternance avec les danseurs, les courtes séquence/tableaux rendant le tout hyper dynamique, rythmé...

La caméra-témoin fixée au toit de la petite Beetle miniature qui rode sur scène, offrant un nouveau point de vue, les techniciens sur scène qui procèdent aux changements et roulements d'accessoires, l'arrivée des accessoires du film à la scène, franchissant le mur invisible..tout y était pour être accessible à tous, pour devenir connu de tous même si tellement nouvellement inclus dans un show de danse (danseurs classiques je dois le préciser, qui de par la chorégraphie nous font totalement oublié qu'on est pas complètement en danse contemporaine !).  

 

Le langage des corps reproduisants le langage signé, en répétitions, en écholalie, un nouveau vocabulaire de gestes qui font sens malgré qu'on en ignore les réelles bases, les doigts qui claquent...à moins que ce n'étaient les langues...? Déconstruction du discours narratif, la bouche mis en corps qui nous offre ces chapitres, les postures qui cassent, qui soulignent et reprennent...

Que dire de l'interprétation réelle, sur scène des moments lyriques chantés, avec l'incorporation musicale des sons rappelant l'appareil auditif qui fait du feed-back...

L'enfant du court-métrage très touchant, très intime qui nous partage son vécu, sa compréhension de son univers...qui crie maladroitement et tellement véritablement ! Ouf ! Ces mêmes sons de gorge également repris pendant la chorégraphie. D'une infini sensibilité, très très touchée j'ai été, recevant toutes ces subtilités proposées de très belles et habiles façons par Blackburn et les interprètes. 

Sans doute parce qu'il était 11h le matin, sans doute aussi parce qu'il y avait une salle comble enfants, le volume de la finale aurait pu, (selon mes sensibilités et goûts) être beaucoup beaucoup plus fort. Le moment tant attendu, d'une grande vulnérabilité, mais enfin, mon léger bémol à cette représentation divine ! 

La réelle finale de ce danseur central, entouré des chaises miniatures, où la petite voiture pousse à l'avant une des chaises, avec la lumière qui l'accompagne, dans un noir total, le danseur s'approchant, ouvrant la chaise et y récupérant son appareil auditif...Wow ! 

Les représentations de Montréal sont terminées, ils seront ensuite : 

4 et 5 avril 2017 - Reims (France)

25 et 26 avril 2017 - Istres (France)

Bravo aux créateurs et aux danseurs ! 

Audrey Desrosiers